La relation entre la France et la Région du Kurdistan est une
relation de longue date.
Des coopérations existent entre les deux capitales dans de nombreux
domaines.
Consultez : La
déclaration d'intention entre le gouvernement régional du Kurdistan d'Irak et
le gouvernement de la République française, signée le 15 juin 2010 entre le
Président Massoud BARZANI et le ministre des Affaires étrangères et européennes
Bernard KOUCHNER, contribue ainsi à la concrétisation et au renforcement des
relations commerciales, économiques et culturelles entre Erbil et Paris.
Les villes de Paris et Erbil ont également signé le 15 juillet 2019 un accord d'amitié et de coopération couvrant de nombreux domaines.
Selon l'accord:
"Anne Hidalgo Maire de Paris, et Nawzad Hadi, Gouverneur d’Erbil, expriment leur souhait de renforcer les liens entre leurs deux villes par un accord d’amitié et de coopération fondé sur des valeurs communes et dans un esprit de paix, d’amitié et de solidarité.
Conscients que les relations entre les citoyens des villes sont sources d’enrichissement mutuel, et de l’utilité, pour les grandes villes, d'échanger leurs expériences, nos villes travailleront ensemble, dans le cadre de cet accord, afin d’apporter aux Erbilois et aux Parisiens une meilleure qualité de vie."
L'article 1 énumère ainsi les domaines de coopération:
"Seront encouragés les échanges visant à un développement territorial durable et résilient, répondant aux besoins des habitants et préservant l'environnement, en particulier dans les domaines suivants :
- Transports et mobilité
- Rénovation urbaine et préservation du Patrimoine
- Développement économique et attractivité touristique
- Echanges culturels et sportifs
- Gestion des déchets ménagers
- Environnement et agriculture urbaine"
Les deux capitales s'engagent également à développer les échanges d’expériences et la formation des personnels administratifs et techniques dans tous ces domaines. (article 2)
"Cette coopération pourra s'étendre à tout projet de coopération décentralisée impliquant d’autres partenaires institutionnels bilatéraux et multilatéraux (Agence Française de Développement, Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères etc.), dont le choix sera effectué avec l’accord des deux Parties et portant sur les domaines précisés à l’article 1 du présent accord." (article 3)
Pour aller plus loin, consultez : Communiqué de presse de la ville de Paris
Coopération économique
Après des années de guerre, la Région autonome du Kurdistan
d’Irak connaît un essor considérable. De nombreuses entreprises
internationales investissent continuellement dans le pays. La demande est forte
dans tous les domaines : consommation courante, éducation, logements,
automobiles, infrastructures, sports, culture.
La Région autonome du Kurdistan a connu un développement très rapide depuis la fin des années 2000, grâce à une situation sécuritaire favorable, au développement du secteur hydrocarbures, et à une législation favorable aux investissements (exonération de taxes et de droits de douanes pour l’investissement, rapatriement des capitaux). Le Kurdistan a par ailleurs bénéficié du boom économique dans le reste du pays en se positionnant comme carrefour commercial entre l’Europe et la Turquie d’une part, l’Irak et l’Iran d’autre part. Entre 2009-2013, la croissance de son économie a ainsi atteint 10%/an en moyenne.
C'est dans ce contexte favorable que de nombreuses
entreprises françaises ont décidé d’investir. Parmi elles, on peut citer
notamment Schneider Electric qui a signé des contrats pour la
fourniture d'équipements électriques au Kurdistan et dans la région de Najaf et
Kerbela ; Perenco qui a investi dans la recherche de gisements
pétroliers. On compte encore des grands groupes comme Véolia, France
Télécom, Carrefour, Total ou encore la société SCP,
spécialisée dans les métiers de l'eau, qui réalise une étude portant sur la
gestion des ressources en eau au Kurdistan.
Renault Trucks, filiale de Volvo, a remporté en 2008,
un contrat pour la fourniture de 300 camions au ministère du pétrole et a signé
en 2010, un accord portant sur l'installation de deux chaînes de montage, l'une
à Iskanderiyah, l'autre au Kurdistan.
La société Lafarge, 1er investisseur français en
Irak (avec 1 Md USD d'investissement), possède deux cimenteries au Kurdistan
(60% du ciment fabriqué en Irak). L'entreprise française Lafarge apporte
son soutien, à la fois technique et financier, aux travaux de restauration de
la citadelle d'Erbil.
Coopération parlementaire
Un groupe d'étude sur la Région du Kurdistan d'Irak, composé
de plus d'une vingtaine de députés, a été créé en 2014 à l'Assemblée nationale française
à l'initiative de l'ancien député et ministre Pierre Lellouche.
Dans le cadre des activités de ce groupe, le bureau de la Représentation du KRG en France s’est associé à l'organisation d'un Colloque
sur le Kurdistan irakien à l'Assemblée nationale le 19 février 2015. Ce
séminaire, intitulé "De la troisième guerre d'Irak à la nouvelle
question kurde", avait alors réunit plus de 300 personnes.
Par ailleurs, un nouveau groupe sur les kurdes est en cours
de formation à l'Assemblée nationale mais également au Sénat.
Ci-dessous le lien du groupe crée à l'Assemblée
nationale (groupe d'études clos le 9 juin 2024) :
http://www2.assemblee-nationale.fr/instances/resume/OMC_PO747032/legislature/15
Lien du groupe sur les kurdes au Sénat :
http://www.senat.fr/commission/groupe_solidarite_chretiens_et_minorites_moyen_orient.html
Coopération universitaire
Dans le cadre de la contribution à la formation des élites,
la France et la Région du Kurdistan se sont engagés dans des programmes
boursiers à coûts partagés signés entre les ministères de l'Enseignement
supérieur du Gouvernement Régional du Kurdistan d'Irak et la France. Un accord
a d'ailleurs été signé en ce sens le 23 juin 2009 entre le KRG et le Centre
national des œuvres universitaires (CNOUS). Il s'agit du 1er contrat de bourses
à coûts partagés entre la France et la Région du Kurdistan. Environ 75
étudiants boursiers du Gouvernement Régional du Kurdistan d'Irak étudient
actuellement en France. Plus de vingt domaines de spécialisation sont
représentés : médecine, ingénierie, pétrole, agriculture, droit, archéologie,
sciences politiques, langue française, informatique etc...
En octobre 2010, l'Ifpo (Institut français du
Proche-Orient), établissement de recherche français à l'étranger dans le
domaine des sciences humaines et de l'archéologie a ouvert une antenne à Erbil,
capitale de la Région. À la suite de cette inauguration, l'Ifpo a signé un
accord de partenariat avec la « Haute commission pour la revitalisation de la
citadelle d'Erbil » (HCRCE).
Coopération technique pour le développement
Dans ce domaine, l'action de la France au Kurdistan
s'inscrit dans l'appui à la reconstruction, notamment en apportant son
expertise dans le domaine de l'agriculture, secteur économique essentiel et
domaine stratégique, que ce soit pour la sécurité alimentaire et pour le
respect de l'environnement. La France apporte son soutien au développement du
secteur agricole de la Région afin de l'aider à reconstruire une filière de
production performante et répondant à ses besoins alimentaires.
Un projet a été mené au niveau de la culture des pommes de
terre. Le 5 juillet 2010 s'est tenue dans ce cadre, la première « journée
franco-kurde de la pomme de terre ».
En effet, le Kurdistan, autrefois important producteur de
pommes de terre, importe aujourd'hui entre 80 et 100% de sa consommation
annuelle de pommes de terre, soit environ 60 000 tonnes.
Des variétés de pommes de terre françaises ont été testées
dans la Région et les résultats tirés de cette expérience sont très
encourageants : les plants français ont un rendement plus de deux fois
supérieur aux plants actuellement utilisés au Kurdistan.
Toujours dans le même ordre d'idées, une « Maison française
de l'agriculture et de l'environnement » a été ouverte en novembre 2010 à
Erbil. Ce lieu a pour vocation d'être un lieu d'échange, de réflexion et de
coordination dans les domaines de l'agriculture et de la gestion des ressources
naturelles.
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Expertise France a inauguré son premier bureau en Irak le 7 octobre 2019 avec l’appui du Centre de crise et soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Basée à Erbil, l’agence met en œuvre le projet d’appui aux Universités de Mossoul et Ninive. En Irak, elle jouera le rôle de plateforme visant à faciliter la coordination de la réponse française en associant d’autres institutions, opérateurs et initiatives avec pour priorité la reconstruction du pays.
https://expertisefrance.fr/irak
Coopération culturelle
L’Institut français soutient la création culturelle à travers l’organisation d’expositions, de concerts, de conférences, de projections, d’artistes français et kurdes.
Ces projets sont régulièrement organisés en coopération avec le Ministère et les directions régionales de la culture (festival de cinéma ou de théâtre, exposition de peintres, etc.).
L’Institut français soutient des projets culturels franco-kurdes (fête de la musique avec le groupe Dengekan, concerts de Doubadou avec l’association « La pluie d’oiseaux » et le groupe « Hawlati », exposition sur la mémoire de l’émigration kurde, mois de la photo 2014, etc.) mais invite également des artistes français à se produire au Kurdistan (fête de la musique avec le rappeur Pih Poh, exposition de l’artiste Mary Malifarges ou résidence du peintre Clair Arthur ou de l’écrivain Michel Piquemal, etc.).
Coopération linguistique : l'enseignement de la langue
française
L’enseignement du français et en français se développe au Kurdistan. Deux écoles à programme français sont ouvertes depuis 2009 : l’école Danielle Mitterrand d’Erbil est gérée par la Mission laïque française, et l’école Danielle Mitterrand de Sulemani est gérée par le groupe d’amitié « Dialog ». Le français est aussi enseigné en tant que troisième langue dans des écoles publiques et privées. A noter également la présence de départements de français au sein de l’université publique Salahaddin, qui est membre de l’Agence universitaire de la francophonie, et de l’Université privée franco-libanaise.
L’Institut français propose également des cours de français à Erbil et Souleymanieh et organise le DELF (niveaux A1, A2, B1 et B2) ainsi que le DALF C1.
Le français est également enseigné dans 5 lycées du
gouvernorat d'Erbil (5 professeurs pour 1240 élèves) et dans un lycée privé à Duhok
(4 professeurs pour 300 élèves).